Dès l’âge de mes onze ans, Marie, mère de Dieu
Tu avais dans ma vie la première place.
Mon amie de cœur servit de modèle à un sculpteur
Pour te représenter.
Ainsi je te retrouve dans tous les couvents, sur tous les continents…
Un évêque argentin, devenu pape,
M’offrit, un jour, de toi une icône.
Il m’en livra le message comme un secret :
« Le nœud par lequel la vierge Eva
Nous a ligotés par son infidélité,
La Vierge Marie le dénoue par sa fidélité. »
Marie, ton Oui est la trace du Oui d’Abraham,
De celui de Moïse, de celui des prophètes.
Comme eux, tu as su écouter
Un Dieu qui Se confie à Ses enfants.
Tu nous invites à dire Oui
à la suite des chercheurs de sens.
Tu nous invites à suivre l’étoile.
*
Marie, tu as ouvert le Ciel pour nous offrir
Le Visage d’un Dieu Amour,
L’inventeur du Big-Bang,
La source des univers, la grande origine…
Est-ce dans l’effroi d’un châtiment et le fracas de la foudre
Qu’Il nous fait signe ?
Depuis que je suis né, je ne cesse d’entendre :
« Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que cette épreuve m’arrive ?
Ce n’est jamais pour une guérison, ni une réussite à un examen,
Pour une naissance, ou bien des fiançailles ;
Ce cri accompagne toujours un grand malheur.
L’Absolu serait-il le Père Noël de cadeaux nommés dés-astres ?
*
Marie, tu es là pour nous conduire vers un Père de Tendresse.
De Lui, toi, Marie, tu n’attendais que les plus grands bonheurs.
Tu chantais : « Il a fait pour moi des choses merveilleuses.
Son Amour est sans limites pour ceux qui frémissent d’adoration en Sa Présence. »
*
Fille d’Israël, tu nous as révélé le Visage de Dieu.
Non par un œil de géant dans un triangle, non par un empereur sur un trône…
Mais la Face du plus grand amour : un nouveau-né qui nous sourit,
Un messager itinérant qui nous raconte des histoires formidables,
Un ami pour chacun, qui pardonne comme on respire,
Une victime des procès d’intention, un Messie accomplissant toutes les promesses,
Le premier des ressuscités, un Dieu qui mobilise la créature pour soigner la planète.
Marie, tu as exaucé Dieu.
Pour sauver ce monde et nous délivrer de la peur, tu as fait ta part !
Marie, tu es la bien-aimée du Cantique des cantiques, la réponse éblouie à l’invitation d’un Dieu d’Amour.
« Bienheureuse es-tu toi qui as cru ! » En toi, l’humanité ne fait plus la sourde oreille.
*
Je te salue, Marie, le plus grand chef d’œuvre de Dieu, perfection incomparable de la condition humaine.
Heureuse toi qui as écouté battre le cœur de Dieu, si près, tout près de ton propre cœur !
Stan Rougier