« L’ami dans l’homme, c’est la part qui est pour toi et qui ouvre pour toi une porte qu’il n’ouvre peut-être jamais ailleurs » (Antoine de Saint Exupéry).

Nous avions choisi cette année-là, Patrick et moi, d’aller découvrir un peu de la vie d’une île singulière, posée au Nord de l’Océan atlantique, entre le Groenland et la Norvège : l’Islande, « le pays de glace ».

Petite aventure que nous évoquons, Patrick et moi, toujours avec bonheur :

Nous quittons tôt le matin le port d’Isafjordur, à la pointe Nord-Ouest du pays, pour une balade d’une journée à travers un fjord immense. Le bateau de cabotage qui propose cette promenade ne peut prendre que trente passagers. Le capitaine s’arrête dix minutes pour décharger deux sacs sur la jetée d’une île minuscule, d’à peine 3 ou 4 kilomètres carrés. Le capitaine commente : il n’y a qu’un seul habitant sur cette île.

– Quand est votre prochain passage ici ?, demande-t-on au capitaine.

– Dans deux jours, nous lance-t-il.

On se regarde Patrick et moi et on pose exactement la même question :

–On reste ?

– On reste !

Nous n’avons dans nos sacs pas même l’ombre d’un quignon de pain… Nous partons d’un grand éclat de rire : « Il va falloir forcer sur la relation !!! » s’exclame Patrick. « Amitié sans confiance : fleur sans parfum » déclamait un poète… Mais nous avons un capital confiance inébranlable.

« L’amitié, c’est la trêve et la grande circulation de l’esprit au dessus des détails vulgaires » (Antoine de Saint Exupéry).

L’unique paysan qui demeurait dans cet « endroit perdu au milieu de nulle part » nous accueille magnifiquement et assure notre ravitaillement pendant les 48 heures de notre escapade sur cette île jusqu’au prochain bateau. Ce n’est pas une aubaine, c’est un vrai bonheur !… Un régal de relations. Grâce à lui, nous partirons dès l’aube, à l’affût des colonies de macareux qui nichaient sur l’île et de bien d’autres trésors surprenants… MERCI !