Au bout du chemin que reste-t-il?
Des visages par centaines bien sûr ! Et puis ? Une enfance de gris et de bleu ciel… La tête que l’on vous enfonce dans la boue et les divers émerveillements : Mitsou, les Trottin et leurs poneys, les mimosas en fleurs, les remontées de la Nivelle, la descente au galop de Gergovie…
À travers les années d’étude, quelques rares moments qui ouvrent un univers de connaissances et de poésie. Un prof de français amoureux de Mme Bovary… Les mots sont là pour faire flamber l’amour…
Des métiers divers me tendent les bras :
le secteur de « l’enfance délinquante » avant tout. L’Oclède, à Royat, Auxerre et sa prison,
Les métiers de la ferme : faucher,
La fonderie de Charonne,
Le Garage Truffinet du Monteil.
Le séminaire de Pontigny : Les purs et durs d’une avancée missionnaire sans tendresse.
Des talents de boute-en-train se révèlent mais ne sont pas du goût de tous…
4 années de Philo, 4 années de théologie.
Un amour immodéré pour des textes dont il ne reste presque plus rien. Dieu semblait mille fois plus présent dans les pages de l’Évangile que dans les contorsions de Kant. 8 années entières à entasser des savoirs inutiles. Presque aucun souvenir des Évangiles, Les ai-je étudié ?
Ordination : Mon esprit est accaparé par les « Faire-part ». Ensuite Bezons : mon premier poste de vicaire. Un curé muté contre son gré qui défoule ses frustrations contre ses vicaires. Période où je risque de claquer la porte. 100 enfants par année de catéchisme… Revu le curé chez des amis 30 ans plus tard… relations apaisées.
Houdan : Où donc se cache la soif de Dieu ? Un curé qui semble avoir le nez dans les comptes et les dossiers. Il reste l’humain : les Vassout, les Vial, les Huffer… de nombreux « Parisiens » extrêmement sympathiques mais dont je ne vois pas le lien possible avec le « surnaturel ». Ont-ils une curiosité envers Dieu ? Aux enterrements personne ne murmure le « Notre Père ». Un immense sentiment de vide…
Savigny : Tout bascule :
Louveteaux, Jeannettes, scouts, guides. Un monde immense. Je prends au sérieux les doléances d’une maitrise qui ne maitrise rien. Une vie spirituelle en perte de profondeur, Activisme. Satan cherche sa proie.
Aumônerie du Lycée : Formidable univers. Mais trop seul. Aucune aide. Activismes. Chaque âge est un univers. Et 200 âmes, c’est l’embolie. Satan veille. De nombreux suicides : « Aimez-moi ou je meurs ! » Oui, mais si tu te trompes d’amour, tu vas dans le mur…
Puis Fac d’Orsay, lycées parisiens de l’ARC, Bures, Gif… Tant à dire ? Oui et pourtant… joies et blessures s’entremêlent chaque jour…
Les voyages : l’évangélisation n’a pas de frontières. Chaque coeur, chaque visage, chaque âme est un univers qui attend d’être découvert, aimé, consolé… Joie sans nom ! Le Christ est là sur la barque, l’avion, la tente près du ruisseau, l’orage, l’étranger… Joie ! Joie !
Marolles : le temps passe … et l’éternité approche
Mennecy : le bout du chemin… mais toujours un pas, encore un pas… puis un autre…
C’est le temps de vivre les yeux sur l’horizon, la main tendue malgré les rhumatismes à qui frappe à la porte. Dieu est là. C’est Lui qui veille… Satan pointe au chômage…