Agnès, une très jeune poétesse


 » Je suis jeune il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Agnès aurait pu faire sienne cette boutade de Rodrigue.

Nous avions seize et dix-huit ans. Agnès rejetait la foi de son enfance. Était-ce par bravade ou par un désir fou de liberté?

« Je cherche à fixer mon visage. J’ai peur de me perdre… J’attends un Créateur. Qui accepterait de me donner une âme ? »

Dans un bref message, elle admit, un jour : « L’Esprit saint ne peut rien sur moi sans mon consentement. C’est pourquoi je pourrais L’aimer. »

©Stan Rougier – Agnès, 16 ans.

Chacun de nous livrait ce qui lui tenait le plus à cœur. La lecture de nos auteurs préférés éveillait nos propres sentiments.

« Nos âmes en voyage

trouvent tant de trésors

qu’elles restent sans rien,

rien que sur elles-mêmes

un manteau de soleil. »

Je viens d’avoir 18 ans

J’ai apporté le premier manuscrit d’Agnès chez un éditeur, sûr d’un bon accueil. L’éditeur s’empressa de le publier. Agnès me l’a dédicacé ainsi :

« Les vilaines petites filles assises sous le pommier

Discutent avec le serpent qui leur tient des discours tendres

Si tu passes dans le coin ne t’assieds pas pour entendre

Offre-leur des jeux qui conviennent à leur âge

Peut-être te suivront-elles vers de plus calmes rivages »

« La Passion de la rencontre, ch. « Agnès », p. 24 »

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