J’ai le pressentiment que je parviens bientôt au bout du chemin. Une phrase de d’Antoine de Saint Exupéry a orienté ma vie : « Et je connus l’ennui qui est d’abord d’être privé de Dieu. »
N’importe quoi sauf l’ennui, je me répétais au sortir de l’adolescence !
Comment pourrait-on s’ennuyer avec un monde débordant de multiples splendeurs ?
Combien de fleurs, d’arbres, de mers, de visages ? À 12 ans, je faisais une collection de pierres, à 13 un herbier… Glaner, cueillir, dessiner, sculpter… Dieu que le monde est beau !!!
La nuit, en plongeant dans la rade de Saint-Jean de Luz, chaque mouvement faisait apparaitre des milliards de scintillements d’étoiles.
C ‘est quoi l’ennui ? C’est une pause. C’est romantique. On « porte son coeur en écharpe. » C’est le sentiment que rien n’a de sens, ou que l’on déserte… Je crois que c’est encore un péché, qui porte un nom : l’acédie. J’ai ressenti un peu cela en étudiant le fonctionnement de la mitrailleuse et celui du canon 138,6. Un sacré Boum-boum. Et le canon a laissé son empreinte… « Comment ? » « Quoi ? » « Qu’est ce que tu dis ? »…
Aïe ! On croit que tu fais exprès. Alors que tu es un mutilé et que tu mériterais une pension. On semble te dire :
« T’as pas le droit d’être avec nous les vivants ! Ya des abris pour les vieux »
« Casse-toi ! »
Quel réalisme dans cette injonction ! Quel manque cruel d’humanité !
« Et le dernier acte se joue laissant là son joujou brisé » dit la ballade des places de Paris.
Mais est-ce bien là ce que le Christ nous murmure avec tendresse à l’oreille ?