« Je ne suis pas Celui que vous croyez »


de Stan Rougier

Nous pensions : « Dieu est une superpuissance, un supergrand, terrible, menaçant. » En Jésus Christ, nous Le voyons couvert de crachats, fragile, menacé.

Nous pensions : « Dieu se venge volontiers du déshonneur que l’homme lui inflige. » En Jésus Christ, nous Le voyons qui nomme Pierre responsable de son Eglise après ses reniements.

Nous pensions : « Dieu tient un compte minutieux des fautes des hommes. » En Jésus Christ, nous L’entendons dire : « Pardonnez tout, il vous sera tout pardonné. »

Nous pensions : « Dieu aime par-dessus tout nos efforts et nos mortifications. » En Jésus Christ, Il nous dit : « C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice. »

Nous pensions : « Dieu se contemple Lui-même dans sa solitude sacrée. » En Jésus Christ, nous découvrons trois personnes qui existent l’une par l’autre et l’une pour l’autre.

Tableau de Roublev : La Trinité

Nous pensions : « Dieu est un mythe où nous fourrons ce qui nous manque, une projection de nos désirs frustrés. En Jésus Christ, nous Le voyons qui se dérobe lorsque nous lui demandons d’être ce qu’Il n’est pas et de combler nos manques.

Nous pensions : « Dieu a une préférence pour les justes et une répugnance pour les pécheurs. » En Jésus Christ, nous découvrons un Dieu « qui n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs ». 

Tableau de Rembrandt : Le retour du fils prodigue

Nous pensions : « Dieu et un opium pour le malheureux et l’opprimé. » En Jésus Christ, nous découvrons un Dieu qui appelle les opprimés à trancher les racines de l’oppression : mépris, indifférence, mensonge.

Nous pensions : « Dieu m’attire vers l’Absolu et déprécie à ses yeux tout ce qui est relatif, créé, limité. » En Jésus Christ, Dieu nous dit : « Tout ce que tu as fait au plus petit d’entre les miens, c’est à Moi que tu l’as fait. »

Nous pensions : « Dieu est le talisman de ma chance, il faut me mettre dans ses bonnes grâces. » En Jésus Christ, Dieu inverse les rôles. Il adresse une prière à l’homme : « J’ai besoin de toi, veux-tu m’aider à répandre sur la terre le feu de l’Amour ? »

Photo ©Stan Rougier

Nous pensions : « Dieu nous tient entre le bâton de l’enfer et la carotte des récompenses célestes. » En Jésus Christ, Dieu nous libère de la peur du « Dieu pervers ». Il volatilise nos calculs dérisoires pour une assurance-vie éternelle. Il nous entraîne dans la joie immédiate et exigeante des béatitudes.

Dessin ©Stan Rougier

Nous pensions : « Dieu est l’Être suprême, la totalité hors de laquelle rien n’existe. En Jésus Christ, Dieu se révèle « Amour », valorisant tous les êtres, nés de sa Tendresse.

Nous pensions : « Dieu est l’hypothèse commode placée sur l’inconnu, la réponse plaquée sur nos questions ultimes : « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? » En Jésus Christ, Dieu nous détourne des nébuleuses de la métaphysique. Il nous appelle dans un combat bien concret aux côtés des plus meurtris et des plus piétinés.

Photo ©Stan Rougier

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