Supplique aux jeunes chrétiens de tout poil


Lorsque j’étais élève au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, je me moquais pas mal de savoir s’il y avait un lieu où les jeunes chrétiens se rassemblent pour mieux connaître leur idéal et mieux le vivre. Et aucun chrétien n’est venu m’inviter pour réfléchir avec eux. Par contre, l’humanisme athée de mon prof de philo m’a provoqué à réfléchir sur le sens de la Vie.

©Stan Rougier

Un plaisantin a écrit un jour : « PROVOS », sur le mur de l’aumônerie du lycée Corot. Mais les visiteurs et les curieux se rassurent vite. Les jeunes chrétiens soupçonnent-ils qu’ils sont dépositaires de la plus grande Espérance ? Savent-ils bien qu’ils sont porteurs du Message le plus libérateur pour les hommes de tous les temps ?

À partir de l’âge de 15 ans, 90% de ceux qui ont fait leur « profession de foi » semblent chercher à « en finir avec la religion » ? Des parents pour lesquels Dieu n’avait pas grande signification leur avaient imposé le catéchisme. Or, « le caté », c’est comme le solfège ou l’alphabet ou les fondations d’une maison. Cela suppose, cela exige une « suite ». Mais tout concourt à détourner les jeunes d’une foi dont ils pressentent qu’elle exigera d’eux quelque effort. « Maintenant, ce qui compte, c’est tes études. »

Dans le vide spirituel, ceux que le chloroforme d’un monde qui se robotise n’a pas endormi, sont en quête d’un SENS à leur vie, un sens à LA VIE. Ils cherchent des raisons de vivre dans un monde qui ne parle que des moyens de vivre. Ce n’est pas le plus souvent du côté du Christ qu’ils attendent une réponse.

Les professeurs d’histoire seront plus nombreux à passer sous silence un François d’Assise, un Vincent de Paul, un Martin Luther King que ceux qui évoqueront sans peine les crimes prétendument commis au nom du Christ, par des gens sans scrupules.

Parmi les médiocrités innombrables qui les écœurent, celles qu’ils peuvent attribuer à l’Eglise les écœurent encore plus. Prenant pour le Visage du Christ celui de ses traitres (inquisiteurs …) comme on jugerait de la médecine sur les médecins nazis, ils rejettent le tout.

En réalité, beaucoup de chrétiens ignorent bien des points essentiels du Message de l’Evangile.

Où, quand, comment cherchent-ils à en savoir un peu plus ? Savent-ils que le « Foyer de jeunes » nommé « aumônerie » est là pour les y aider ? Hélas, nombreux jeunes chrétiens offrent à leurs camarades le triste spectacle de leur léthargie et de leurs divisions.

Il suffit d’un incendie dans notre rue pour faire d’un simple passant un « sauveur ». L’heure vient où tout chrétien devra s’engager pour de bon sous peine de perdre son identité de chrétien…

Le plus grand nombre des humains survit dans des conditions indignes de faim, humiliations, chômage, maladie, solitude et dénuement dans leur vieillesse…

D’autres, gavés, connaissent la saturation. Une civilisation grisée par son efficacité entraîne les hommes vers son idole : le pouvoir et l’argent. Production, production, travail… rendement… toujours plus… toujours plus…

« On roule pour vous », on pense pour vous, on organise le monde pour vous. Mais vous, n’avez-vous donc rien à dire, rien à faire ?

©Stan Rougier, Chili

Parmi les 80 élèves de 2nde, 1re, Terminale qui viennent jusqu’à l’aumônerie… la moitié de ce petit « reste » de chrétiens a déjà déserté. Motifs ? « Nous avons trop de boulot », « On nous a supprimé la seule heure libre de notre horaire », « Mes parents ne veulent plus, ils ont peur que je devienne curé »… Ceux qui ne sont venus qu’une fois ou deux invoquent d’autres prétextes encore. « C’est trop religieux », « C’est trop axé sur les problèmes actuels », etc.

Comme au temps du Christ, les prostituées, les publicains, les pauvres, les « déboussolés » seront le gros du troupeau qui cherche Dieu avec Espérance

Retour du prodigue, Rembrandt