Café théologique (1)


Les différentes manières de décliner le verbe « aimer »

L’Amour est un absolu. Dieu est Amour.

Mais l’amour humain n’est pas Dieu parce que notre manière d’aimer est imparfaite. Il m’a été donné de visiter les mines d’or du Transvaal. À partir de tonnes de caillasses, on y extrait quelques grammes de minerai pur. Si seulement il était possible de trouver ne fut-ce que quelques grammes d’amour dans nos paroles…

L’amour fusionnel qui cherche, par une sorte de nostalgie d’un état paradisiaque, à reproduire celui du petit enfant à l’égard de sa mère, n’est pas de l’amour pur, pas plus que n’est de l’amour la jalousie.

Jésus a prononcé une parole qui me semble ne pas pouvoir mieux définir l’amour véritable, et après laquelle, nous ne pouvons rien ajouter : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 48). Lui qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes (Mt 5, 45).

En français courant, cela pourrait se traduire ainsi : « Soyez pour l’autre ce que la lumière et l’eau sont pour les plantes »… J’ai observé le dessèchement et l’agonie de plantes assoiffées. Comme elles, beaucoup de personnes n’ont pas eu leur compte d’amour. Et le manque d’amour abîme l’homme.

Le manque d’amour nous abîme comme nous abîme l’amour falsifié. Éducateur, j’ai rencontré des enfants tout déglingués.

À 16 ans, j’ai moi-même failli me faire mettre le grappin dessus par un homme qui voulait faire de moi son fils, et que j’avais naïvement suivi, bouleversé de ce qu’un adulte ait l’air de s’intéresser – enfin– à ce que je disais.

, , , ,