La solitude du prédicateur de fond…


Anniversaire des premières messes célébrées au long de l’Avent à Meudon… il y a 64 ans.

Je ne suis pas encore ordonné prêtre. Je suis effaré de l’absence totale d’échanges à la sortie de la Grand-messe. Pas la moindre réaction à propos des paroles qui le plus souvent montaient du plus profond de mon coeur. J’étais dévasté. Est-ce donc cela la prédication?

Pourquoi le père Maillard à chaque homélie me retournait les entrailles ? Grande envie de « choquer », de « secouer » l’indifférence. À la sortie de la messe, les paroissiens sont pressés de mettre le couvert et de passer à table. Pas un « Bonjour ». C’est cela ma vie désormais ?

Je repense au livre « Le journal d’un curé de campagne » de Bernanos. 8 ans de préparation, 8 ans de veilles et de livres difficiles pour « ça » ! Quel choc !

Après l’ordination, nommé à Bezons ce sera pareil. Un curé qui casse l’espérance : « Vos sermons, c’est du pipi de chat. Faut faire appel aux entrailles ! Faut s’adresser aux tripes ! »

C’était il y a plus de 60 ans… Comme on aimerait recommencer avec l’acquis !

« Tu es prêtre pour toujours selon l’ordre de Melchisédech » (Psaume 110, 4).

, , ,