Il semble que mes ultimes années penchent vers un retour au catéchisme. Je crois que toute naissance est le fruit d’une lutte, d’un combat. Comme le vol aérien est une victoire sur la pesanteur. Des forces sont à dompter, il faut aimer combattre. Qui sont les ennemis? L’orgueil qui ment sur nos capacités, l’envie qui nous désoriente, la colère qui nous enlaidit, l’avarice qui nous défigure, la paresse qui nous diminue, la luxure qui corrompt les plus beaux trésors, la gourmandise qui nous abrutit…
En ai-je oublié?
Le mal est une bien étrange force. On se demande comment l’homme lui a ouvert la porte. Dans quel but? Une sorte de haine contre soi-même ?
Le goût du mal est bien étrange. La Genèse ne m’éclaire qu’à peine… C’était quoi ce fameux fruit de l’arbre de la connaissance?
L’être humain encore en train de naître veut « prendre » ce que Dieu veut lui donner. Il veut se faire « dieu » par lui-même.
Mais il n’a pas le « plan de fabrication ». Il fait tout à l’envers. Les dégâts viennent en série : honte de son corps, regard faussé sur sa délicieuse compagne, jalousie envers un frère, goût du meurtre…
Combien de siècles faudra-t-il pour tout reprendre ? Mais la liturgie nous change la donne : « Heureuse faute qui nous a donné un tel Sauveur ! »