« Seigneur, lave-moi tout entier »


« Au cours d’un repas, en approche de la Pâque, Jésus se leva, déposa ses vêtements, et prenant un linge, s’en ceignit. Puis il mit de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Arrivé au tour de Pierre, Pierre lui dit : « Non, jamais tu ne me laveras les pieds ! ».

Jésus lui répondit : « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. Simon Pierre lui dit alors : « Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête ! ». Jésus lui dit : « Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous » » (Jn 13,9).

James Tissot : Le Lavement des pieds

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres »

« Mes amis, serrez-vous contre moi pour ce repas d’adieu.

C’est la Pâque ce soir. Cette nuit n’est semblable à aucune autre. »

Dieu va nous transporter de la captivité à la liberté,

de la tristesse à la joie, du deuil à la fête,

des ténèbres à l’aurore !

Âme humaine, je t’invite à Ma table.

Moi, Dieu, je te demande en mariage.

Dans quelques heures au poteau d’infamie,

« Je fais cela pour toi,

Parce que tu as du prix à Mes yeux,

et parce que Moi, Je t’aime. »

« Je t’ai gravé sur la paume de Mes mains »

C’est par le Père que je vis. Ainsi, toi, tu vivras par moi.

Tu aimeras tes frères de cet amour de tendresse

Qui porte sa pluie et sa rosée jusqu’à la brute…

C’est la terre la plus desséchée qui a le plus besoin d’être abreuvée.

Mon sang veut battre dans ton coeur.

« Fais-toi capacité, je me ferai torrent. »

Mais comment pourrais-tu aimer du même amour dont je t’aime,

Si tu ignores combien je t’aime ?

Laisse-moi m’approcher, m’agenouiller,

Baigner tes pieds lourds de fatigue.

Ce repas est celui des sauveurs fatigués.

Aime et tu vivras… Du même amour dont je t’aime,

Il te faudra aimer !

Demain, on te rira au nez pour avoir osé être l’ami d’un paria.

Lorsque tu croiseras mon visage couvert de sang et de crachats,

Baissant les yeux vers tes pieds lavés, souviens-toi de moi,

Je t’aurai déjà pardonné.

Lorsque vous aurez célébré à nouveau ces noces de sève et de sang,

S’il vous plaît, au sortir de vos temples,

Pansez les visages humiliés, où larmes et crachats se confondent.

À ce signe seul, on saura de qui vous êtes les amis.

Si vous me reconnaissez dans le pain consacré et dans la coupe du pardon,

Reconnaissez-moi aussi

Dans les yeux douloureux du plus mal aimé d’entre les miens !

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