Colporteur d’Espérance-1


Bonjour, vous toutes et tous,

C’est un peu fou de vouloir s’adresser à chacun et chacune en parlant à tous mais… soyons fous ! « Soyons réalistes, demandons l’impossible ! »

Beaucoup d’entre vous m’ont posé ces deux questions :

–« Qu’est-ce qui vous fait courir ? »

–« Avez-vous réussi ce que vous avez entrepris ? »

J’avoue n’avoir pas encore très bien compris pourquoi cet appel à devenir prêtre m’est tombé dessus. Bien d’autres, plus qualifiés pour cela, ne le sont pas devenus. Et moi je me sentais attiré par tant d’autres chemins : pilote, médecin, éducateur, globe-trotter… Et surtout « fonder une famille ». Faire ce beau cadeau de la vie à tout plein d’enfants…

Je n’ai pas très bien compris cet appel lancinant et irrécusable qui m’entraînait plus loin : « À la tête de ma cité, j’installerai des poètes et des prêtres et ils feront s’épanouir le cœur des hommes », « Que faut-il dire aux hommes ? »… pour que les hommes, mes semblables, mes frères, vivent une vie plus « digne », pour qu’ils se relèvent de leurs humiliations, pour qu’ils sachent lire le sens de leurs souffrances et la grandeur de leurs joies,

Vous me reconnaissez ? J’ai 16 ans

pour qu’ils ne s’enlisent pas dans des quêtes aux voitures plus rapides, à l’argent facile… à toujours plus d’avoir et toujours moins d’être…

C’est malgré moi que je suis devenu « colporteur d’Espérance ». Un « Autre » m’a poussé… un Dieu invisible auquel il est difficile de résister quand Il insiste… Il m’a « fait signe » à travers des visages blessés.

Devenu, à 17 ans, éducateur bénévole dans un « centre d’accueil de jeunes délinquants », la souffrance de ces jeunes me poignait le cœur.

J’ai absorbé comme un buvard la détresse d’une génération malade de la poussée de son âme. L’immensité de leurs blessures me montrait l’urgence d’un amour qui leur avait été trop rationné. Leurs violences, leurs déprimes, leurs défaitismes, leurs fuites dans la drogue… tout cela était un langage, un cri, un S.O.S.

Alors se levait un cri intérieur : Pourquoi le sort était-il trop injuste ? Existait-il un Dieu auprès duquel s’expliquer ? porter plainte ?…

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