Mariano, mon frère prêtre


« Je te bénis Seigneur, parce que Tu révèles ces choses aux petits » (Jésus Christ)

Dans cette retraite de trente jours à la « villa Manrèse » de Clamart, en 1969, je n’étais venu que pour rencontrer Jésus Christ. Mais Jésus aime à nous faire entrer en relation avec ses amis. Il n’y eut qu’une seule journée où nous pouvions sortir du silence : la dernière, à l’occasion d’un pèlerinage à pied, de Clamart jusqu’à Chartres. J’ai d’emblée un a priori de sympathie pour Mariano, parce qu’il est Chilien. Nous avons le même âge. Il m’invite à venir chez lui, là-bas, connaître sa vie, sa famille et son pays. J’y suis allé trois fois en quarante-quatre ans.

1971 : première visite à Mariano.

Chili Patagonie 1971

Il me montre le Palais présidentiel d’Allende, La Moneda. C’est la période de l’Union populaire. « Tu crains que notre pays ne devienne marxiste, me lance-t-il, mais c’est impossible : regarde, il y a un crucifix sur la demeure présidentielle ! »

J’enregistre le lendemain une longue interview d’un porte-parole du ministre de l’Information d’Allende, Juan Garcès. À ma question : 

– « Pensez-vous que l’armée songe à un coup d’État ? »,

il me répond, un peu amusé : 

– « Votre propos montre à quel point vous ignorez la réalité de notre pays. L’armée chilienne a toujours été d’un loyalisme sans faille… »

Trente ans plus tard, le même Juan Garcès est l’invité d’une émission de TV. Replié en Espagne, il est d’une extrême lucidité sur les illusions et les erreurs du passé. 

Où sont les enfants disparus pendant les dictatures militaires du Chili et d’Argentine ?

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Après un court moment à Santiago, Mariano m’emmène pour un périple à travers le Sud de sa patrie.

Inoubliable voyage en train de Santiago à Puerto Montt. Nous nous sommes arrêtés deux jours à Valdivia saluer le père André Jarlan, un jeune prêtre français d’une trentaine d’années à peine, qui sera assassiné par la police de Pinochet, le 4 septembre 1984, alors qu’il lisait la Bible, chez lui, à La Victoria. Ce quartier populaire de Santiago était emblématiquement reconnu comme un bastion de la résistance au régime militaire. La Bible a gardé sur ses pages la trace de la balle….

voir l’interview de la communauté de La Victoria : https://www.youtube.com/watch?v=g_2U5HAmWic

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Nous embarquons ensuite de Puerto Montt pour l’île de Chiloé. Gonzalo, un des frères de Mariano, nous loge chez lui, dans une grande maison très ancienne, toute en bois, dont les fenêtres s’ouvrent sur la mer.

Le charme de ce pays agit sur moi comme un sortilège : prairies d’un vert profond entourées de haies d’ajoncs, ciels où la lumière joue avec les nuages. Les petits ports aux maisons rustiques de bois sculpté me rappellent ceux de Norvège. 

C’est pour moi l’occasion d’une kyrielle de rencontres magnifiques, comme celle de Carlos, un jeune professeur, qui interprète avec sa fille de quinze ans des chansons qu’il a composées. De ces deux visages, de leur amitié chaleureuse, se dégage une intensité rare d’amour de la vie, de sensibilité, d’humiliation transfigurée. 

« Paloma triste fue castigada

 por gritar : hambre tienen mis hijos.

Aquí, en su nido fue accoralada

por manos duras, almas de hierro”.

(La colombe triste a été châtiée pour avoir crié : Mes petits ont faim. Là, dans son nid, elle fut arrachée par des mains dures, des âmes de fer…)

Une autre de ses complaintes a des mots qui me font vibrer : 

« No te detengan las manos,

los frios, la lluvia y la soledad… »

Je suis allé revoir Carlos et sa fille quatre ans plus tard, avec une caméra cette fois. Je les ai longuement filmés.

* *

Mariano est avant tout l’animateur spirituel de communautés variées : paroisse étudiante, séminaire, quartier pauvre, Jésus-Caritas (Ch. de Foucauld), « communautés de base », camarades de chantier…

Son obsession est de réinventer l’Église « à partir des pauvres ». « Je sens une tension, exprime-t-il dans une de ses lettres, dans les années 90, entre évangéliser les pauvres et me laisser évangéliser par eux. Je voudrais aller au-delà du “pour les pauvres”, au-delà du “avec les pauvres”, découvrir le “comme les pauvres”. Nous oublions de nous mettre à leur écoute, à l’écoute de leur force de vie, de leur patience, de leur sens de la communauté, de leur solidarité, de leur réserve d’humanité » m’écrivait-il à mon retour en France…

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Je me souviens d’un documentaire de Patricio Guzman, Au nom de Dieu. Mariano unit par le sacrement du mariage un très jeune couple. Il apparaît avec un gros bleu au visage. Deux jours auparavant, au cours d’une messe dans le parc O’Higgins, il s’était interposé, au milieu des jets de pierre et des coups, pour séparer des personnes qui se battaient. Son père, qui fut ambassadeur en France, lui a appris à ne jamais laisser se dérouler sous ses yeux une bagarre sans tout faire pour séparer les belligérants. « Même au risque de ta vie ».

Chaque année, depuis 1973, Mariano organise une marche à la mémoire de tous ceux qui ont été jetés par la police ou les militaires de la dictature Pinochet dans le rio Mapocho. Cette marche rassemble des centaines de personnes et a valu « au curé-ouvrier » le respect de la population de Pudahuel.

« Je ne comprends pas mon Église, me confie Mariano. Elle a des paroles fortes pour la défense des droits de l’homme, mais ces paroles ne touchent pas les cœurs, ne dérangent pas les consciences, car elles ne sont pas accompagnées d’actes.

Le pape Jean-Paul II déclare : « C’est dans le visage des opprimés que l’on reconnaît le mieux le visage du Christ. » Nous voulons prendre cette parole au sérieux et le Jeudi Saint, nous nous rassemblons devant le Palais présidentiel avec des pancartes : « Que sont devenus un tel et un tel… ? » Nous sommes arrêtés par la police, pour notre plus grande joie : “Heureux les persécutés pour la justice”. L’Église considère notre action comme politique et nous désavoue… Comme c’est triste ! »

Quand le pape Jean-Paul II est venu rendre une visite aux habitants de la Bandera, à la périphérie de Santiago, Mariano, sous le auvent de toile qu’il avait préparé pour abriter la rencontre, lui a offert le cadeau d’une tasse de thé et d’un petit pain. Certains n’en sont pas encore revenus !…

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Ce prêtre mystique et chaleureux est en lien permanent avec des « communautés de base ». Toutes très vivantes.

Je retourne quelques années plus tard au Chili. Je passe quelques jours chez Mariano, à la Legua, un des quartiers les plus pauvres de la banlieue Sud de la capitale chilienne. Il habite une baraque de planches baptisée « Penelope ».

Mariano aide quatre jeunes à se préparer au sacerdoce. Lui qui est issu de l’aristocratie chilienne vit ici avec ces jeunes dans la pauvreté la plus totale. Leur existence semble inspirée de celle de François d’Assise. La joie qui émane de cette petite famille est à la dimension de sa pauvreté.

La chapelle est si petite que nos épaules emmitouflées d’un poncho sont serrées les unes contre les autres… Ainsi on se tient chaud. Le vent souffle à travers les planches disjointes de la cabane… Mais les cœurs sont si proches !

Les murs de la petite salle commune sont tapissés d’affiches : visages, cris, messages d’espérance. Une grande photo d’André Jarlan, retrouvé mort penché sur sa Bible, le cou troué d’une balle de la police de Pinochet quatre ans plus tôt. Une colombe crucifiée, un rameau d’olivier dans son bec. Une icône de style byzantin représentant Mgr Romero – évêque du Salvador assassiné alors qu’il célébrait la messe, en 1980 –  avec ces mots : « Je ressusciterai dans mon peuple. »

Je participe avec Mariano à une semaine de fêtes pour célébrer Marie, dans sa paroisse San Cayetano de La Legua. Au cours de messes de plus de deux heures parfois, on écoute, dans un recueillement impressionnant des témoignages poignants. Certains paroissiens viennent dire ce que Jésus a fait dans leur vie. Mariano accompagne les chants avec son inséparable accordéon.

Il revisite certains textes liturgiques, par exemple le Credo :

« Je crois en Dieu le Père.

Je ne crois pas en un Dieu patron, juge ou maître…

Je crois au Père qui écoute le cri des pauvres.

Non pas un Dieu dans les hauteurs…

…mais le Dieu qui appelle l’homme à arracher ses frères aux gémissements de l’exploitation et de l’injustice….

…Je crois en cet Esprit qui nous révèle le visage crucifié du Christ, nous crie Jésus Christ et continue à nous dire : « J’ai eu faim, j’ai eu soif, j’étais nu, qu’as-tu fait pour moi ?…

Je crois en cette Église qui ne vit pas pour elle-même mais qui vit pour que le monde devienne Royaume, transparence de bonté. »

(Texte entier du Credo de Mariano à la fin de l’article.)

*

Mais l’évangélisation de Mariano ne saurait se contenter de paroles, ni de belles et ferventes célébrations. Chaque jour, il parcourt les rues, à pied, à la rencontre des habitants de La Legua, tout comme il le faisait à Pudahuel ou à Villa Francia. Je me joins à lui et je suis très ému en échangeant quelques mots avec des jeunes toxicomanes.

Mariano me commente : « Quelle faim de Dieu dans ce peuple si peu évangélisé ! »

En toute occasion, il répète : « Je te bénis, Seigneur, parce que Tu révèles ces choses aux petits et Tu les caches aux savants et aux prudents », « Je suis venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres », « Ce qui me plonge dans l’action de grâces, c’est la capacité des pauvres à se serrer les coudes. »

La Legua est tristement célèbre : vue à travers les médias chiliens, c’est une zone de narcotrafic et de délinquance très violente. Irrécupérable. Un lieu de perdition. Pour Mariano, les choses ne sont pas figées. Il voit cette population comme victime de la situation, et manifestant les uns envers les autres une solidarité hors du commun.

*

Chaque dimanche matin, Mariano organise une distribution de petits-déjeuners à travers les rues : les « Petits-déjeuners pour Jésus ». Quel bonheur j’éprouve à l’avoir accompagné dans une de ces tournées !… De nombreux jeunes dorment dans la rue. Le café chaud avec des croissants les ravigote… main tendue dans leur solitude… sourire bienveillant dans leur vie si conflictuelle… Le prêtre est devenu au fil des jours leur ami, un peu leur ange gardien…

Ensemble, nous faisons de nombreuses visites dans des familles. Nous y rencontrons une simplicité et une joie difficiles à décrire…

Mariano joue à ravir du piano et de l’accordéon.  Je passe avec lui bien des soirées à discuter ou à chanter des airs sud-américains ou français qu’il me demande de lui enseigner. Le jour de nos retrouvailles, arrivé à l’aéroport à 22h, à 3 heures du matin, nous étions encore à répéter « Les amants d’un jour », d’Edith Piaf, que Mariano affectionnait particulièrement et qu’il voulait ajouter à son répertoire !…

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Rentré en France, je reçois une lettre de Mariano, poignante :

« Je sens en moi une tension entre évangéliser les pauvres ou me laisser évangéliser par eux. Je voudrais aller au-delà du « pour les pauvres », au-delà du « avec les pauvres » … découvrir le « comme les pauvres ». Nous ne nous mettons pas à leur écoute, à l’écoute de leur force de vie, de leur patience, de leur sens de la communauté, de leur solidarité, de leur réserve d’humanité. »

Ce soir, quelques images télévisées nous viennent du Chili. Je retrouve mon ami Mariano. Les tempes ont blanchi, mais pas son cœur. Quelle foi en l’avenir malgré toutes ses souffrances, et ses multiples emprisonnements ! Je le revois, douze ans plus tôt…

Sept fois emprisonné pendant la dictature de Pinochet, Mariano, s’exprimait récemment au micro d’une radio chilienne :

« Une fois, Pinochet me convoqua au palais de la Moneda. Il me demanda ce que j’avais appris à l’Ecole militaire, où j’avais été élève.  Je lui répondis : “Une des choses que j’ai apprises, c’est que les ordres du supérieur ne se discutent pas”. Et j’ai ajouté : “Mon général, je suis disciple de Jésus. C’est lui mon maître et il m’enseigne que si l’on torture quelqu’un, c’est Lui-même, Jésus, que l’on torture. Jésus nous dit que si nous Le renions devant les hommes, Lui, Il nous reniera devant son Père. J’ai vu, mon général, des personnes torturées, des personnes disparues, des maisons saccagées. Si je me tais, Jésus me dira : “Je ne te connais pas !”  Si je vous dis tout ceci, c’est que Jésus me demande de vous aimer et que je veux votre salut.” » 

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Au moment où j’écris ces lignes, je reçois de lui un coup de fil de Kigali. Mariano est à l’hôpital. Il vient de faire une chute. Ses côtes fracturées ont transpercé ses poumons et provoqué une hémorragie. Cela ne l’empêche pas de me chanter « Les amoureux d’un jour », une de ses chansons préférées d’Edith Piaf !

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Mariano est parti, le 14 mars 2020, dans sa maison d’éternité rejoindre son Père et Jésus qu’il avait suivi fidèlement jusqu’à son dernier souffle. « Qu’il y ait une fête où l’Évangile, la musique et les expressions artistiques se donnent rendez-vous ! » 

Lorsqu’on me demande : « Qu’évoque pour vous le mot “voyage” ? », c’est à de telles rencontres que je pense.

* * *

Né en 1931, Mariano Puga, issu d’une famille aristocratique, abandonne une brillante carrière professionnelle d’architecte, pour devenir prêtre. Il est ordonné en 1959, et décide de vivre dans les bidonvilles des quartiers populaires. En 1973, après le coup d’État du général Pinochet, il est contraint à l’exil en raison de son opposition au régime. Durant une année, il aura l’occasion de visiter les Chiliens exilés et les communautés chrétiennes de base d’Amérique centrale et du Brésil. En l’an 2000, il est  élu responsable international de la Fraternité sacerdotale Charles-de-Foucauld, communauté catholique présente dans une quarantaine de pays. Il vit aujourd’hui en semi-retraite à Chiloé, une petite île dans le Nord de la Patagonie chilienne. 

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Voir aussi :

https://www.iesuscaritas.org/fr/news/francais-mariano-puga-ce-pape-a-bouscule-tout-le-monde/

https://www.iesuscaritas.org/fr/tag/mariano-puga/

et

Lettre de Mariano à ses frères prêtres :

https://araucaria-de-chile.blogspot.com/2020/03/chili-la-derniere-lettre-de-mariano-puga.html

Frères prêtres, 

Mardi dernier à 10h 30, devant le Centre de Justice de Santiago, nous avons célébré le Repas du Seigneur Jésus, au milieu de centaines de personnes qui rêvaient d’un Chili autre. 

En particulier avec les familles de ceux qui ont été assassinés, des prisonniers politiques, des aveugles, de ceux qui se taisent, et de ceux qui ont été emprisonnés, à la suite de l’explosion sociale qui a débuté le 18 octobre et qui continue jusqu’à ce jour. Nous avons également fait mémoire des « carabineros » blessés, des commerçants et des habitants du voisinage qui ont vu leurs droits bafoués et violés. « Tout ce que tu as fait à ton frère le plus faible, c’est à moi que tu l’as fait » (Mt 25-40). 

En prenant connaissance de la réalité sociopolitique des familles des victimes, j’ai remarqué que très peu d’entre eux se sentaient en communion avec l’Église, bien que beaucoup admirent Jésus et son message. C’est la première impression qui m’est venue. Je n’avais jamais été touché par l’expérience d’une « Église en sortie » qui exigeait une catéchèse improvisée pour ce monde. 

Le pape François nous a dit : « L’Eucharistie n’est pas une récompense pour les bons, mais une force pour les faibles » et je l’ai répété de toutes mes forces. Ma deuxième impression a été de voir le nombre de personnes qui ont communié au corps et au sang de l’homme juste, Jésus de Nazareth. 

Pendant ces mois, nous avions tenté de communier au corps du Christ, blessé par balles, bafoué, mutilé, assassiné… N’était-il pas cohérent de communier au corps du Christ ?… « Celui qui mange le Corps du Christ indignement mange sa propre condamnation » (1 Cor 11, 27). 

C’est avec douleur que j’ai réalisé que nous n’étions que deux prêtres à partager le Cène du Seigneur avec cette foule de gens. Qu’est-ce que cela ? Est-ce l’Église en sortie que nous demande le cher Pape François ? 

Après tant de solidarité partagée avec ces frères crucifiés… Est-il normal que seulement deux prêtres aient accompagné ce PEUPLE le jour où nous dénoncions sa souffrance ? 

Que vaut la foi sans les œuvres (Jc 2, 14) ? Avec quel Christ communions-nous ?

LETTRE PUBLIÉE PAR LE COMITÉ DE DÉFENSE ET DE PROMOTION DES DROITS HUMAINS DE LA LEGUA. Traduction : Régine Ringwald

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Le Credo de Mariano Puga :

« Je crois en Dieu le Père.

Je ne crois pas en un Dieu patron, juge ou maître…

Je crois au Père qui écoute le cri des pauvres.

Non pas un Dieu dans les hauteurs, mais un Dieu présent dans la vie d’aujourd’hui et les situations de Son peuple.

Je crois en Dieu malgré son silence et son secret.

Je crois au Dieu des prophètes, au Dieu qui séduit l’homme,

et je crois qu’il est merveilleux de se laisser séduire par Dieu…

Je crois au Dieu de l’appel, au Dieu de la protestation et de l’annonce.

Je crois au Dieu qui ne nous laisse pas tranquille.

Le Dieu qui appelle l’homme à arracher ses frères aux gémissements de l’exploitation et de l’injustice….

Malgré le mal et la souffrance, je crois que Dieu a fait le monde pour le bonheur de la vie malgré les limites de notre raison et les révoltes de notre cœur.

Je crois que le Royaume de Dieu est pour tous les hommes

Je crois en Jésus son Fils unique, né de Marie la Vierge, lui qui s’est mêlé aux pauvres, aux enfants, aux prostituées, aux pécheurs, aux lépreux.

En lui, je crois que c’est Dieu qui Se rend visible à nous et apporte la Bonne Nouvelle de la libération à tous les pauvres, à tous ceux qui ont faim, à tous ceux qui pleurent, à tous ceux qui souffrent de persécution pour la justice.

Je crois que Jésus, à cause du Dieu qu’il annonçait, à cause du Royaume qu’il vivait, a été crucifié, a été mis à mort par les puissants et qu’il a donné sa vie, son engagement et sa mort pour la libération de nous tous.

Je crois que Dieu a ressuscité Jésus Christ parmi nous.

Avec Jésus, Dieu a ressuscité aussi la cause de tous les faibles, de tous les pauvres de la terre. Alors il est possible de commencer aujourd’hui à vivre et à construire avec lui la terre nouvelle et des hommes nouveaux dans l’attente de la plénitude de l’Au-delà.

Je crois en l’Esprit-Saint qui planait sur le chaos primordial, Lui qui est capable de transformer les ossements desséchés et les couvrir de chair.

Lui qui s’est montré vivant dans l’Incarnation de Jésus et dans toute sa vie.

Lui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts.

Je crois que celui qui a ressuscité Jésus ressuscitera tout homme qui croit en l’amour, qui agit dans la liberté, qui est crucifié parce qu’il a faim et soif de justice, qui est crucifié comme son maître parce qu’il croit en la vérité, et, qui par amour, va jusqu’à donner sa vie pour ses frères.

Je crois en cet Esprit : Il est celui qui nous montre la possibilité de vivre l’Évangile. Il est celui qui nous rappelle sans cesse le Visage vivant de Jésus parmi ceux qui souffrent de la persécution pour la justice.

Je crois en cet Esprit qui nous révèle le Visage crucifié du Christ, nous crie Jésus Christ et continue à nous dire : « J’ai eu faim, j’ai eu soif, j’étais nu, qu’as-tu fait pour moi ? »

Je crois en l’Église de Jésus Christ qui a plus de 2 000 ans et qui naît aujourd’hui.
Je crois en cette Église qui nous frappe par ses rugosités, par son péché, par ses
infidélités, elle nous traverse tous. Je crois en cette Église marquée par le temps, avec ses cicatrices.

Je crois que l’Esprit Saint est sans cesse en train de travailler pour la renouveler. C’est d’elle que j’ai appris à vivre selon l’Esprit de Jésus,

C’est en elle que le Christ m’a appelé à être serviteur de tous les hommes.

Je crois en cette Église que l’Esprit veut empêcher de devenir vieille, de dévier, de s’attarder sur ses sécurités, de s’accommoder avec le pouvoir, les privilèges.

Je crois en cette Église qui ne vit pas pour elle-même mais qui vit pour que le monde devienne Royaume, transparence de bonté. »

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Voir aussi l’hommage de sa communauté :

https://www.youtube.com/watch?v=N7WE2cMrGx8https://www.youtube.com/watch?v=N7WE2cMrGx8

https://www.youtube.com/watch?v=ZRuID3ngxjghttps://www.youtube.com/watch?v=ZRuID3ngxjg

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