Lettre aux membres de la « Cité des jeunes »

Mon rêve est que vous deveniez des âmes vivantes et non des âmes mortes.

« Je t’ai choisi, dit Dieu au prophète Daniel, parce que tu es un homme de désir »

« Yaré », ce mot hébreu est un mot sacré. On l’a curieusement traduit en français par « crainte ». Il s’agit d’être un grand vivant, d’être ébloui, stupéfait, avoir la chair de poule.

« Voilà l’éducation : révéler à l’enfant l’immensité qui l’entoure et qui l’habite » (Christiane Singer).

« Réveiller l’archange qui dort sur son fumier » (Saint Ex).

Satan ne voit que le mal, la médiocrité. C’est un ange triste. Son rêve est de voir Job haïr la vie. « Nous n’avons pas d’autre devoir que la joie » (P. Claudel).

« Si vous ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux »

Que faire avec la tristesse, avec les regrets ? La vie n’apporte rien aux blasés, aux aigris, aux tièdes, aux figés, aux désenchantés, aux poussiéreux, aux peureux… Le premier mot de l’être humain, dès sa naissance, devrait être « Magnificat ».

« L’Introït de toute vie est la gratitude » (C. Singer).

Je n’ai cessé de répéter aux jeunes de divers lycées, de diverses facs, de divers mouvements : « Soyez de grands vivants ! »

Le saisissement devant la grandeur de Dieu et la beauté de l’univers et devant le cadeau de la vie sont une participation à Son Être… Je me souviens d’un jouet de mon frère aîné : avec une manivelle, on provoquait le frottement de deux disques de bakélite l’un contre l’autre. Il se produisait alors entre deux pôles métalliques de l’électricité, de véritables éclairs, superbes dans l’obscurité…  

Il n’y a au monde que deux réalités : l’amour et son absence, la beauté de l’amour et les ravages de sa privation.