Bourgeon têtu qui crève le givre


Pâques !

L’aurore commence à poindre 

et le chant de la tourterelle

après les longs cauchemars de la nuit

Pâques !

Il n’est pas de tombeau si solidement clos

qui ne craque sous la poussée de l’Espérance.

Pâques !

Nous avions bien pensé mourir tout à fait.

Nos dents tombaient déjà… et nos espérances une à une…

Et ce goût amer des amis qui vous tournent le dos…

Et cette angoisse qui n’a pas de nom…

Pâques !

Un souffle s’est levé sur nos os desséchés…

La mort n’existe plus.

Nos espoirs décapités renaissent tellement plus beaux.

Sur les décombres de nos illusions mortes 

A surgi le Paradis

Mais pour oser entrer dans cette Fête

Chaque année dans les bourgeons d’avril

Il n’est pas trop de quarante jours

Pour se parfumer le cœur.

Et ainsi, de Pâques en Pâques, jusqu’à la Victoire définitive.

La victoire de tous les hommes, contre tout le Mal…

Le cancer et l’humiliation, l’orgueil et la violence…

Le bonheur de l’Éternité, 

Il faut en apprendre, jour après jour, le goût.

Fleurs de Terre Sainte

Un jour… Un jour viendra…

où nous aurons tant lutté, tant espéré

Un jour viendra où nous aurons tant crié de douleur

et tant pardonné.

Ce jour-là, cette fois, c’est de Joie que nous allons pleurer.

Et notre Joie, plus personne, jamais, ne pourra nous l’arracher.

Mais pour entrer dans Ta Joie, Christ Ressuscité,

il faut avoir participé à ton combat, aux crachats,

aux épines, à la sueur de sang…

Le mal de toutes parts qui ne désarme pas

l’injustice et la lâcheté… la tiédeur…

Et cette manie, toujours la même, de défigurer le visage de mon frère,

Quand en viendrai-je à bout ?

J’entends ta voix, Jésus Sauveur, derrière les barbelés, qui m’appelle :

« Qui M’aime, Me suive ! »

Stan Rougier

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